Vous prévoyez des travaux de rénovation dans votre maison ? C’est un excellent moyen d’améliorer votre logement, mais aussi de réduire vos impôts ! Entre le crédit d’impôt pour votre résidence principale et la déduction de vos revenus fonciers pour un bien locatif, les dispositifs sont nombreux. Mais comment savoir quels travaux sont éligibles et comment bien les déclarer pour en profiter ? On vous guide pas à pas pour optimiser votre fiscalité !
Résumé
- Pour faire simple, il existe deux grands types d’aides : les crédits d’impôt pour votre résidence principale et les déductions de revenus pour un logement en location ;
- Pour votre résidence principale, les aides comme MaPrimeRénov’ visent surtout la rénovation énergétique et l’aménagement pour les seniors ou les personnes en situation de handicap ;
- Si vous êtes bailleur, vous pouvez déduire les frais de travaux (amélioration, entretien) de vos loyers, ce qui peut même créer un déficit foncier avantageux ;
- Dans tous les cas, pour profiter de ces avantages, vous devez choisir un artisan qualifié, bien garder toutes les factures et remplir votre déclaration d’impôts avec le plus grand soin.
Qu’est-ce que la défiscalisation des travaux ?
Quelle est la différence entre crédit d’impôt, réduction et déduction ?
Il est important de différencier les différents dispositifs fiscaux pour bénéficier d’avantages sur vos travaux :
- Le crédit d’impôt se déduit directement de votre impôt sur le revenu. Si le crédit est supérieur à votre impôt, l’État vous rembourse la différence ;
- La réduction d’impôt, quant à elle, diminue aussi votre impôt, mais sans remboursement possible si son montant est plus élevé que ce que vous devez ;
- La déduction fiscale, elle, réduit votre revenu imposable. Vous payez donc vos impôts sur une somme moins importante.
Qui peut en bénéficier et pour quel logement ?
Les crédits et réductions d’impôt s’adressent principalement aux propriétaires qui habitent dans leur résidence principale. Quant aux propriétaires qui louent un bien, ils peuvent, eux, déduire certains travaux de leurs revenus fonciers. Enfin, les aides pour les résidences secondaires sont très rares. Il n’en existe que dans quelques cas précis ou via des aides locales.
Quels travaux sont éligibles aux avantages fiscaux ?
La rénovation énergétique, une priorité pour l’État
MaPrimeRénov’ est l’aide principale pour les travaux de rénovation énergétique. Elle est attribuée sous conditions de revenus.
Elle couvre par exemple l’isolation (murs, combles, planchers), le changement d’un système de chauffage pour un équipement plus performant (pompe à chaleur, chaudière biomasse) ou encore l’installation d’une VMC.
Bon à savoir : pour bénéficier des aides pour les travaux de rénovation énergétique, il est presque toujours obligatoire de faire appel à un artisan certifié RGE (Reconnu Garant de l’Environnement).
Le crédit d’impôt pour l’adaptation du logement au vieillissement ou au handicap
Le crédit d’impôt pour l’adaptation du logement au vieillissement ou au handicap est pensée pour installer des équipements qui facilitent le maintien à domicile des personnes âgées ou handicapées.
On y trouve par exemple les douches à l’italienne avec sol antidérapant, les monte-escaliers, les barres d’appui ou les lavabos réglables en hauteur.
Le montant du crédit d’impôt pour l’adaptation du logement au vieillissement ou au handicap est plafonné. De plus, il est réservé aux personnes qui remplissent certaines conditions d’âge ou de perte d’autonomie.
Bon à savoir : la TVA à taux réduit, un avantage direct sur la facture
Un taux de TVA de 10 % s’applique pour la plupart des travaux d’amélioration, de transformation, d’aménagement et d’entretien.
Mieux encore, le taux est réduit à 5,5 % pour les travaux de rénovation énergétique qui donnent droit à MaPrimeRénov’.
Pour en profiter, votre logement doit avoir plus de deux ans. Vous devrez aussi remettre une attestation à l’artisan qui réalise les travaux.
Les aides spécifiques selon la nature de votre bien immobilier
Si vous rénovez votre résidence principale
Si vous rénovez votre résidence principale, voici les principales aides donc vous pouvez bénéficier :
- MaPrimeRénov’ : c’est l’aide principale de l’Anah. Son montant est forfaitaire et dépend de vos revenus et des économies d’énergie réalisées. Elle remplace l’ancien crédit d’impôt (CITE) et s’adresse à tous les ménages ;
- L’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) est un prêt sans intérêts qui vous aide à financer ce qu’il reste à payer. Vous pouvez le cumuler avec MaPrimeRénov’ et emprunter jusqu’à 50 000 euros ;
- Le taux de TVA réduit à 5,5% s’applique directement sur la facture de l’artisan pour les travaux de rénovation énergétique. Vous n’avez aucune démarche à faire pour en profiter ;
- Un crédit d’impôt existe aussi pour l’installation d’une borne de recharge pour véhicule électrique. Il couvre 75 % du coût de l’installation, avec un plafond de 300 euros, pour encourager la mobilité électrique.
Si vous effectuez des travaux dans une maisone mise en location
Le mécanisme du déficit foncier vous permet de déduire vos charges et le coût des travaux de vos revenus locatifs. Si vos charges sont plus élevées que vos loyers, vous créez un « déficit foncier » qui vient réduire vos impôts.
Ce déficit peut être déduit de votre revenu global jusqu’à 10 700 € par an (sans compter les intérêts d’emprunt). Si le déficit est supérieur, l’excédent est reportable sur vos revenus fonciers des 10 années suivantes.
Il existe aussi des dispositifs spécifiques comme les lois Malraux ou Denormandie. Ils offrent des réductions d’impôt pour de gros travaux de rénovation dans des biens anciens, situés dans des zones précises.
Comment déclarer vos travaux et bénéficier de la déduction d’impôt pour votre maison ?
1. Choisir le bon artisan et valider les devis
Soyez particulièrement vigilant à cette étape :
- Vérifiez bien les qualifications de l’artisan, en particulier la certification RGE s’il s’agit de travaux de rénovation énergétique ;
- Exigez un devis et une facture très détaillés, mentionnant la nature des travaux, les matériaux, le coût de la main-d’œuvre et les critères de performance.
2. Conserver tous les justificatifs nécessaires
Une organisation rigoureuse est la clé du succès :
- Conservez précieusement toutes les factures payées des entreprises qui sont intervenues ;
- Gardez aussi les autres documents importants, comme l’attestation pour bénéficier de la TVA à taux réduit ;
- Vous devez garder ces papiers au moins trois ans après votre déclaration, car l’administration fiscale peut vous les demander en cas de contrôle.
3. Remplir correctement votre déclaration de revenus
C’est le moment final pour concrétiser votre avantage fiscal.
- Pour un crédit d’impôt sur votre résidence principale, vous devez remplir la déclaration annexe n° 2042 RICI.
- Pour des travaux dans un logement loué, les dépenses se déclarent sur le formulaire n° 2044 ou 2044-SPE.
Attention toutefois : faites très attention en reportant les montants dans les bonnes cases pour ne pas risquer un redressement fiscal.


