Un projet immobilier ? Après une année 2024 qui a vu les taux se stabiliser puis entamer une décrue, 2025 a confirmé une accalmie. Les prévisions pour 2026 sont au centre de toutes les attentions. Doit-on s’attendre à une remontée ou à une stabilité durable ? Comment tirer parti des conditions actuelles pour monter un dossier imbattable et obtenir un bon prêt immobilier ? On fait le point sur les tendances, les stratégies gagnantes et les attentes du marché pour l’année à venir.
Résumé
- L’année 2025 a marqué un tournant : les taux de crédit immobilier, après une phase de stabilisation en début d’année, ont poursuivi leur décrue pour se stabiliser autour de 3,20 % sur 20 ans ;
- Pour 2026, les prévisions tablent sur une légère augmentation des taux (entre 3,2 % et 3,4 %) jusqu’à l’été, conditionnée par le maintien d’une inflation maîtrisée et la politique prudente de la BCE ;
- Votre meilleur atout pour emprunter reste un dossier bien ficelé avec un apport personnel conséquent, car la concurrence entre les banques favorise les profils les plus rassurants.
- Comparer, négocier, et faire appel à un courtier sont plus que jamais des stratégies indispensables pour décrocher les meilleures conditions.
Bilan des taux en 2025 : le contexte avant les prévisions pour 2026
Que s’est-il passé pour les taux immobiliers en 2025 ?
L’année 2025 a tenu ses promesses de détente. Les taux, après s’être stabilisés en début d’année, ont poursuivi leur légère tendance baissière au second semestre, pour se rapprocher en moyenne des 3,22 % sur 20 ans en cette fin octobre (selon l’Observatoire du Crédit Logement/CSA).
Plus précisément, les taux moyens pour les prêts sur 20 ans tournent actuellement autour de 3,22 %, pouvant descendre à 3,1 % pour les meilleurs profils sur 15 ans.
L’accès au crédit s’est amélioré, et l’Observatoire Crédit Logement/CSA estime que le taux moyen pour l’ensemble de l’année 2025 sera de 3,14 %, soit une baisse de 0,53 point par rapport à 2024.
Quels sont les facteurs qui ont dicté la tendance ?
Plusieurs éléments expliquent ce fort assouplissement et cette stabilisation :
- La politique de la BCE : le facteur déterminant. Les baisses successives des taux directeurs de la Banque Centrale Européenne ont permis de contenir la pression sur le coût du crédit. La BCE mise sur une stabilité prolongée de ses taux directeurs jusqu’à mi-2026 ;
- L’inflation maîtrisée : l’inflation, sous surveillance constante, est revenue et se maintient autour de l’objectif de 2 % dans la zone euro, permettant aux banques centrales d’adopter une politique plus stable ;
- La situation économique et politique : l’économie européenne montre des signes de résilience, et la stabilisation politique en France après un début d’année agité a contribué à rassurer les marchés (rendement des OAT 10 ans stabilisé autour de 3,3 %).
L’impact de cette évolution sur le marché immobilier
Cette stabilisation autour des 3 % a eu un effet très positif sur la capacité d’emprunt des ménages.
On observe une réaccélération prudente de l’activité ; les prix de l’immobilier cessent de baisser et se stabilisent dans plusieurs grandes métropoles après deux ans de correction.
L’augmentation du pouvoir d’achat immobilier, même légère, a relancé l’intérêt des acheteurs, notamment des primo-accédants de moins de 35 ans, cibles privilégiées par les banques pour soutenir le marché.
Taux immobiliers en 2026 : à quoi faut-il s’attendre ?
Les différents scénarios possibles pour 2026
Les analystes s’accordent globalement sur une stabilité des taux, une « zone de platitude » selon Michel Mouillart (Université Paris-Nanterre) :
- Le scénario le plus probable (Stabilité) : on anticipe une stabilité durable avec des taux se situant en moyenne entre 3 % et 3,2 % jusqu’à la mi-2026. Cet équilibre permettrait de soutenir le marché sans relancer l’inflation.
- Le scénario de légère remontée : les taux pourraient connaître une légère remontée (de +0,10 à +0,30 point) à l’été 2026, si les taux d’État (OAT 10 ans) repartent à la hausse ou si les facteurs géopolitiques créent de nouvelles tensions.
- Le scénario optimiste : une baisse plus franche vers les 2,8-2,9 % semble peu probable tant que la BCE maintient sa position de prudence.
Le rôle déterminant de la BCE et de l’inflation
Comme en 2025, les taux directeurs de la BCE resteront la principale boussole du marché.
La perspective d’une stabilité prolongée des taux directeurs est le principal moteur de l’attente de stabilité des taux immobiliers en 2026.
La croissance économique en Europe, prévue entre 1 % et 2 % en 2026, est un indicateur clé. Une croissance saine donne confiance aux banques, les encourageant à maintenir des conditions de prêt favorables.
L’avis des experts et des analystes financiers
Les grandes banques et institutions financières anticipent une poursuite de la stabilisation des taux, restant compris entre 3 % et 3,4 % pour la majeure partie de l’année 2026.
Les courtiers confirment que les banques sont plus offensives. Ils prévoient une concurrence accrue pour les dossiers de qualité, les établissements cherchant à regagner des parts de marché.
Les incertitudes liées aux tensions géopolitiques et au prix de l’énergie demeurent les principaux facteurs de risque susceptibles de faire dévier les taux.
Préparer son projet : comment optimiser son dossier emprunteur pour 2026 ?
L’amélioration du marché ne doit pas faire oublier l’essentiel : la qualité de votre dossier est votre meilleur outil de négociation.
Soignez votre profil pour rassurer les banques
Pour obtenir les meilleures conditions, les banques continueront d’analyser :
- La stabilité de votre emploi : un CDI avec de l’ancienneté reste le Graal ;
- La gestion de vos comptes : zéro découvert, pas d’incidents de paiement sur les 12 derniers mois ;
- Le taux d’endettement : Il ne doit pas dépasser le plafond légal de 35 % de vos revenus nets, assurance incluse.
Conseil : remboursez vos petits crédits à la consommation avant de déposer votre demande.
L’importance capitale de l’apport personnel
Un apport personnel d’au moins 10 % du prix d’achat reste la norme, couvrant idéalement les frais de notaire. Un achat sans apport est aujourd’hui de plus en plus rare et souvent peu avantageux.
L’atout majeur : un apport de 20 % ou plus vous positionne comme un client premium. Vous réduirez le risque pour la banque et pourrez négocier un taux nettement plus avantageux. C’est le signal de votre capacité d’épargne.
Nos stratégies pour obtenir le meilleur taux de prêt en 2026
Les stratégies pour obtenir le meilleur taux de prêt en 2026 sont :
- Évaluez votre capacité d’emprunt de façon réaliste : utilisez des simulateurs fiables (comme celui-ci). Assurez-vous que votre « reste à vivre » après la mensualité soit suffisant. N’oubliez pas d’intégrer dans votre budget tous les frais annexes : notaire, garantie, et frais de dossier ;
- Mettez les banques en concurrence : adressez-vous à plusieurs établissements pour obtenir une offre globale. Ne vous concentrez pas uniquement sur le taux nominal, mais comparez le TAEG (Taux Annuel Effectif Global) qui inclut tous les coûts (assurance, frais de dossier, garantie) ;
- Négociez au-delà du taux : les frais de dossier peuvent être réduits, voire supprimés. Négociez également les Indemnités de Remboursement Anticipé (IRA) pour gagner en souplesse ;
- Envisagez la délégation d’assurance : choisir votre assurance de prêt en dehors de la banque (délégation d’assurance) est une source d’économies majeures sur le coût total du crédit.
Faut-il faire appel à un courtier immobilier ?
Plus que jamais, oui. Avec des taux qui redeviennent plus compétitifs, l’expertise d’un courtier est précieuse pour :
- Gagner du temps : il centralise les démarches et connaît les politiques de prêt actualisées de chaque banque ;
- Accéder aux meilleures conditions : grâce à son réseau, il peut obtenir un taux que vous n’auriez pas eu seul ;
- Optimiser votre dossier : il le présente sous son meilleur jour.
Même si les frais de courtage (généralement 1 % du montant du prêt) sont à prendre en compte, l’économie réalisée sur le TAEG compense très souvent largement ce coût.
Le message à retenir : le marché se stabilise autour de 3 %, offrant un environnement rassurant. Le levier de la négociation est redevenu essentiel. Préparez-vous méticuleusement et soyez réactif pour profiter au maximum des conditions de prêt qui s’annoncent stables et favorables en 2026.



